Brousse : zone éloignée des villes. En Afrique, la brousse se compose d’arbustes et de broussailles.
Mil : céréale à petits grains cultivée surtout en Afrique.
Muezzin : fonctionnaire religieux musulman qui appelle, du minaret d’une mosquée, les fidèles à la prière.
Nomade : qui n’a pas d’habitation fixe, et donc qui se déplace.
Peuls : peuples nomades qui élèvent des zébus, des chèvres, des moutons…
Plantes médicinales : plantes qui contiennent des substances qui soignent.
Musulman : personne qui croit en la religion islamique. Pour les musulmans, Mahomet est l’envoyé d’Allah (Dieu).
Voici Kantche, un village du Niger, un pays d’Afrique. Promène-toi et découvre la vie quotidienne de ses villageois. Le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde. La vie y est simple mais riche de détails.
Pas de vie sans puits ! L’eau est très précieuse, elle est partagée entre tous. C’est ici que l’on emmène les animaux à l’abreuvoir : chèvres, moutons, vaches, dromadaires et ânes. Comme il faut de la place pour accueillir les troupeaux, généralement le puits est construit à la sortie du village.
L’eau est rare au Niger. Il faut aller la chercher très profondément. Ce puits descend à 70 mètres de profondeur, l’équivalent d’un immeuble de 23 étages. Quand la nappe d’eau diminue tout au fond, il faut creuser plus bas.
Nous, les filles, nous sommes souvent de corvée d’eau. Je dois venir tous les jours au puits puiser de l’eau pour la maison. Je fais aussi le ménage, et je travaille dans les champs pour aider ma famille. Crois-moi, c’est une vraie chance d’aller à l’école. Alors, quand je peux, j’y vais !
Ce jeune garçon s’occupe de ses chèvres. Il les emmène paître dans la brousse. Son chien l’accompagne. Il ressemble assez au lévrier, tu ne trouves pas ?
On trouve aussi des moutons, hauts sur pattes, à poil ras. Regarde ! on a l’impression qu’ils ont été peints seulement sur la moitié du corps.
Au Niger, les vaches sont des zébus. Elles coûtent cher. Seules les familles riches du village en possèdent. Ces familles confient leurs vaches aux bergers de la tribu des Peuls, qui sont chargés de les élever.
Voici un grenier à mil au milieu des champs. Les greniers sont construits sur pilotis pour éviter que les animaux ne s’introduisent à l’intérieur et mangent toute la récolte.
Le mil est une céréale à petits grains cultivée partout en Afrique. La farine qu’on en tire est l’aliment de base des Nigériens.
Je suis le forgeron. Ma case se trouve un peu à l’écart du village. Je travaille le métal avec le feu. Et, tu le sais peut-être, qui ne craint pas le feu si ce n’est le diable ? C’est pourquoi les villageois nous redoutent, nous, les forgerons, mais ils nous respectent. Avec une vieille carcasse de voiture, je suis capable de te fabriquer des couteaux ou une épée. Je peux même te faire des bijoux. Y a qu’à passer commande !
Oh ! Il a une belle case, cet homme-là. C’est le marabout du village. Une sorte de guérisseur que les villageois viennent consulter pour toutes sortes de maux. Contre quelques pièces, le marabout se charge de les guérir : en priant, en fabriquant des talismans, parfois aussi en utilisant des plantes médicinales. On y croit ou pas. C’est le marabout qui enseigne aux enfants les versets du Coran, le livre saint de la religion islamique.
Les Nigériens sont à 80 % musulmans. Il est donc normal de trouver dans presque chaque village une mosquée. Ce lieu de prière se trouve généralement au centre du village. La mosquée est construite en terre et en bois. Les chants du muezzin qui appelle les croyants à la prière rythment la journée cinq fois par jour.
Parfois, quand les villageois sont trop pauvres pour construire une mosquée, ils en délimitent les contours sur le sol à l’aide de pierres. Ce procédé leur permet de symboliser ce lieu de prière.
Quel joli nom, l’arbre à palabres ! L’arbre se tient au centre du village. Souvent, il s’agit d’un acacia. C’est sous cet arbre que se réunissent les notables, les anciens, les gens du village pour se retrouver, discuter par exemple de problème entre deux familles. Palabrer signifie discuter interminablement : on peut donc facilement imaginer le temps que durent les palabres sous cet arbre !
Je suis le chef du village. J’ai été élu chef à vie par les autres villageois. Il n’est pas certain que mon fils me succède à ma mort. Il faudra qu’il s’en montre digne aux yeux des autres villageois. Si ce n’était pas le cas, un autre membre de ma famille pourrait devenir chef : un neveu ou un frère par exemple.
Veux-tu écouter une histoire ? Je suis griot. Je connais les légendes, les mythes et toutes les histoires de toutes les familles de la région. Tu sais, en Afrique, l’histoire et les traditions sont transmises par la parole, sans écrits de documents. Je suis aussi chanteur, musicien et poète et je compose des chansons pour célébrer de jeunes mariés, par exemple. Je suis très respecté.
Les enfants fabriquent eux-mêmes leurs jouets. Une vieille roue de vélo, un bâton et hop ! le tour est joué, voilà un cerceau ! Ils construisent aussi à partir de vieilles cannettes des petites voitures. Et avec trois morceaux de chiffon cousus ensemble, voilà une poupée !
Que trouve-t-on sous cette paillote ? Eh oui, c’est l’école ! Parfois, en guise de tableau noir, un mur en ciment ! Les élèves portent une blouse grise et s’assoient sur une natte pour écouter la leçon de l’instituteur. Comme il n’y a pas de stylos et de cahiers pour tout le monde, il faut partager !
Voici des cases où vit une famille. On appelle cet ensemble la concession. Au Niger, un homme peut avoir plusieurs femmes. Chacune de ses femmes occupe une case avec ses enfants. L’intérieur est des plus sommaires : une unique pièce pour tout le monde avec une grande paillasse pour dormir, des bassines ici et là, des sacs dans lesquels sont rangées les affaires. C’est sous la paillote commune située dans la cour que les femmes cuisinent.
Quelques chèvres sont enfermées dans un enclos fait de taillis. Elles sont traites tous les soirs. Soit le lait est consommé aussitôt, car il ne se conserve pas avec la chaleur qui règne au Niger, soit il est gardé toute une nuit dans une calebasse en forme de poire. Après quoi, il est transformé en une sorte de yaourt. Délicieux !
Ce sont toujours les femmes qui préparent les repas qui sont à base de mil. Ici, cette femme est en train de piler le mil dans un mortier pour en tirer de la farine. C’est long et difficile. Elle mélange ensuite cette farine à de l’eau pour obtenir une pâte, qu’on appelle la boule. Diluée avec un peu de lait, cette bouillie est très nourrissante. Les villageois ne mangent pratiquement pas de viande, excepté les jours de fête.
Pas la peine d’aller en salle de musculation ! Essayez de piler du mil tous les jours, vous aurez des bras en béton, les filles !
Tu trouveras des produits très utiles dans cette échoppe : du sucre, du thé, du sel, de l’huile d’arachide, des boîtes d’allumettes, du lait en poudre, parfois des biscuits, des piles et des cigarettes ! Tout se vend à l’unité. Si tu n’as besoin que de 100 g de sucre, pas de problème !
Que font ces hommes ? Ils préparent du thé noir, qu’ils boiront entre amis. C’est un moment de plaisir et de convivialité. Le thé est une boisson très répandue dans toute l’Afrique. Ici, il se boit dans de petits verres. Et il y aura les trois tournées traditionnelles. C’est ainsi.
On dit du premier thé qu’il est fort comme la mort, du deuxième qu’il est doux comme la vie, et du troisième qu’il est sucré comme l’amour !
Tiens ! Voilà les nomades avec leurs beaux dromadaires. Ils rapportent du bois, du fourrage pour les bêtes et des bâtons de sel. Mais bien sûr ! Aujourd’hui, c’est le jour du grand marché.
Trop la classe, ces Touaregs ! Mais o├╣ est la marche avant sur cette bestiole !
Le grand marché se tient une fois par mois. On y trouve de tout ! C’est le grand bazar : des légumes, des boubous, des épices, des sandales, des médicaments, de la viande fraîchement abattue, des pièces détachées pour les vélos et des réparateurs en tout genre, des marchands de tissus, un tailleur avec sa machine à coudre… Des stands pour manger s’improvisent çà et là. ça te dit un beignet ?
ça braille là-bas ! Un peu à l’écart, le marchand de bétail cherche des acquéreurs. Il y a des centaines de têtes : des chèvres, des moutons, des ânes, des dromadaires… Quel cirque !
Les moyens de transport les plus répandus au Niger sont le vélo pour les hommes et le dos d’âne pour les femmes ! L’âne y est d’ailleurs très précieux. Il est utilisé comme bête de somme pour porter des marchandises, tirer des charrettes. Une brave bête, en somme !
Et pour ceux qui ne vont pas à pied, il y a le taxi-brousse : de vieilles bagnoles, increvables, qui sillonnent la brousse !